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Libération

«Présumés innocents»: la querelle continue.

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Une association harcèle l'exposition bordelaise consacrée à l'enfance et achevée depuis deux mois .
publié le 18 décembre 2000 à 8h09

L'exposition «Présumés innocents» avait connu pas mal de déboires, en juin, lors de son lancement au CAPC de Bordeaux : En regroupant plus de 200 oeuvres de 80 artistes différents et en s'attachant à questionner la place de l'enfant dans l'art contemporain, d'un point de vue social, esthétique et politique, les commissaires Stéphanie Moisdon-Trembley et Marie-Laure Bernadac avaient dû affronter l'opposition des élus locaux et l'ire d'associations catholiques de la région bordelaise.

La mairie avait retiré son soutien à l'exposition, alors que le CAPC est une institution municipale. Le vernissage avait néanmoins eu lieu, mais en l'absence du maire Alain Juppé. Puis, plus rien, l'exposition accueillant jusqu'au 1er octobre plus de 30 000 visiteurs.

Offensive. Jusqu'au 25 octobre, jour où un père de famille visitant l'exposition, le dernier jour, avec ses deux petites filles, dépose une plainte auprès du doyen des juges d'instruction de Bordeaux. L'association agenaise la Mouette, agissant pour la défense et le respect des enfants, la saisit au vol et se déclare solidaire. Sa présidente, Annie Gourgue, qualifie cette exposition de «vision sur les enfants d'adultes pervers, masochistes et morbides».

La plainte vise les commissaires, le directeur du CAPC du moment Henri-Claude Cousseau, la majeure partie des artistes et les auteurs du catalogue. L'association exige que les artistes «répondent» devant le tribunal «du message qu'ils ont voulu faire passer», que les oeuvres concernées