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Libération
Interview

A Noël, béni soit qui Mali pense.

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publié le 21 décembre 2000 à 8h21

Fondé en 1989 par un ancien de Libération, Philippe Conrath, Africolor est devenu le seul festival d'Ile-de-France dédié aux musiques africaines et à leurs dérivés, avec une large place dévolue au Mali. Son aîné, Africa Fête, existe en pointillé alors que son fondateur, l'ouvrier sénégalo-malien Mamadou Konté s'est replié sur Dakar. Africolor a donc douze ans aujourd'hui et mise à nouveau sur son originalité: la musique malienne avant tout. Plus de la moitié de la douzaine de concerts programmés cette année est en effet assurée par des artistes de ce pays, avec notamment une création: Mali Dambé Foly, mise en scène par Stanislas Nordey, patron du théâtre de Saint-Denis, et musicalement dirigée par des descendants de griots, tels le chanteur Abdoulaye Diabaté et Moriba Koïta, maître du n'goni, guitare archaïque difficilement maniable et aux multiples variétés.

Mali Dambé Foly, c'est la fin d'un monde, celui d'illustres passeurs du siècle malien, inspirateurs de tant de générations de musiciens qui ont fini elles-mêmes par faire entrer la musique du Mali dans le concert universel grâce aux Salif Keita, Ali Farka Touré ou Oumou Sangaré. La création est un hommage au Vieux Lion, Bazoumana Sissoko, considéré comme le plus grand joueur de ce siècle de n'goni, au maître du balafon Lamissa Bengali, ou encore à Toumani Koné, virtuose du donzon n'goni, l'instrument difficile qui chante les épopées des chasseurs de grands fauves.

Mali Dambé Foly, c'est aussi la disparition d'une traditio