Héritant d'une patate des plus chaude le droit de prêt des livres en bibliothèque Catherine Tasca vient d'administrer la preuve de son doigté. Après l'empoignade passionnée qui, au début de l'année, avait vu s'affronter partisans et adversaires du prêt payant à travers moult pétitions et contre-pétitions, la ministre de la Culture est parvenue à calmer le jeu. Elle vient en effet de rendre publiques des propositions suffisamment bien chantournées pour qu'aucun des acteurs concernés, hier à couteaux tirés, ne ferme la porte aux discussions. D'un débat théologique enflammé, on est passé au stade de la discussion pragmatique.
Le dispositif présenté mardi par la ministre aux professionnels du livre et de la lecture n'entame pas frontalement le principe de la gratuité du prêt. «Faire peser la charge sur l'usager exclusivement aboutirait à remettre en cause la lecture publique, ce que nous ne voulons pas», a-t-elle souligné. La ministre a en même temps affirmé la nécessité de «garantir le droit des auteurs à une rémunération équitable».
Deux sources. Au «prêt payant», Catherine Tasca substitue donc un «prêt payé» dont la charge reposera sur l'Etat, les collectivités locales et les libraires, grâce à deux sources de financement différentes. La première viendra d'un tarif forfaitaire de 10 francs par inscrit en bibliothèque. Elle sera financée à parité par l'Etat et les collectivités locales, lesquelles seront libres de répercuter ou non ce montant sur les usagers. La deuxième sou