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Libération
Interview

«J'ai choisi une autre route»

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publié le 22 décembre 2000 à 8h24

«Navigateur à la tête de son bateau», «aventurier», les comédiens des Tréteaux ne tarissent pas d'éloges sur Jean Danet. A 75 ans, l'homme, dont la discrétion est à la mesure de l'anonymat dans lequel les Tréteaux gravitent depuis plusieurs décennies, quitte au début de l'année la direction du centre dramatique national. Quarante années passées sur la route et sous le chapiteau, réglant autant les dates des tournées que le placement des camions dans les villages, la mise en scène de la plupart des pièces comme le choix des comédiens avant chaque tournée.

Vous quittez les Tréteaux, remplacé par Marcel Maréchal. Comment s'est déroulée cette passation de flambeau?Je quitte une maîtresse de quarante ans. Mais c'est le bon moment. Ma décision est très liée à Catherine Tasca. Elle est du milieu, elle sait comment fonctionne un théâtre. Maréchal voulait partir du Rond-Point et je suis content que ce soit lui, car il me semble issu de la même culture théâtrale. Je sens en lui une certaine boulimie, une envie de découvrir. Et le contexte est favorable, avec l'essor du théâtre hors les murs, l'engouement pour le théâtre de rue. Bien sûr, certaines modifications seront nécessaires mais je pense que les Tréteaux sont entre de bonnes mains.

Comment avez-vous fondé les Tréteaux?

De 1950 à 1960, j'ai joué dans une vingtaine de films. Ça marchait plutôt bien pour moi. Un jour, Jacques Prévert m'a dit: «Jean, ça se voit, tu commences à t'ennuyer.» Durant le tournage de Notre-Dame de Paris de Je