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Libération
Critique

Alain Peters tiré des bas-fonds de la Réunion

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publié le 23 décembre 2000 à 8h25

Hommage à Alain Peters

Samedi, dans le cadre du festival Africolor : TGP de Saint-Denis, 50 F. 19 heures, rencontre littéraire autour de la Réunion et des Comores, 20 h 30, hommage à Alain Peters, quartet René Lacaille, Baco.

Dans la Réunion colo niale et frileuse des années 70, un nom fait tache: celui d'Alain Peters. Ceux qui parleront de lui, avec une vénération teintée de colère, sont les rebelles fumeurs de zamal (chanvre) et fouteurs de bordel. C'est eux qui ont assuré la pérennité d'une légende à laquelle l'hypocrite «bonne» société réunionnaise n'avait laissé qu'une place en marge, dans les bas-fonds où le chanteur-poète Alain Peters acheva sa vie en 1995, à 43 ans, rongé par le rhum et les désillusions.

Le spectacle que lui dédie le festival Africolor est plus qu'un hommage: c'est la réunion de ses vieux partenaires, une poignée de musiciens créatifs et audacieux devenus entre-temps le fer de lance de la nouvelle musique réunionnaise.

Alain Peters était un «petit Blanc», dont les parents travaillaient dur pour nourrir six enfants. Guitariste autodidacte, il se produit dès l'âge de 13 ans dans les orchestres de bal et abandonne ses études en seconde pour vivre de la musique. C'est l'époque de Jimi Hendrix et de Led Zeppelin, et Peters, boucles au vent et chemise à pois, sera la starlette successive de plusieurs groupes rock fatalement galériens (Lords, Pop Décadence, Satisfaction...).

Textes en créole. L'aventure prend un nouveau tour en 1976 lorsqu'une formation de Peter