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Peter Coyote et les statures de la liberté

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Sur la trace des anars californiens avec l'acteur décalé.
publié le 25 décembre 2000 à 8h29

En 1966- 1967, à la différence des hippies de San Francisco, ils étaient des contestataires révolutionnaires. Ils ont disparu dans la nature quand plus rien n'y était possible, fondé des communautés, pris un nouveau départ dans l'écologie radicale. Trente ans plus tard, les Diggers n'ont pas abandonné leurs rêves américains...

Mill Valley envoyé spécial

Ce jour de fin d'octobre, Peter Coyote déjeune à deux pas de chez lui, dans un petit restaurant mexicain de Mill Valley, au nord de la baie de San Francisco. Mince, beau, nerveux, ne portant pas cette soixantaine qui s'approche, l'acteur de cinéma (Kika de Pedro Almodovar, Lune de fiel de Roman Polanski) se souvient des années 60 à Haight Ashbury, le quartier hippie de San Francisco, et de la Mime Troupe, la compagnie théâtrale révolutionnaire où il a commencé sa carrière il y a trente-cinq ans: «Chacun de nos spectacles était une attaque frontale contre la culture officielle et ses spectacles chic et apolitiques. Quand ils m'ont accepté parmi eux, j'étais éberlué. J'avais l'impression de débuter avec les meilleurs, les plus audacieux.» Coyote se rappelle aussi les Diggers, le groupe contestataire le plus radical de la côte Ouest issu de la Mime Troupe et dont il a été très proche: un groupe d'acteurs-militants anarchisants, très actifs dans les années psychédéliques, évanoui comme une fumée fin 1967. Lui sait ce qu'ils sont devenus. Il les fréquentait encore dans les années 80, quand ils ont réapparu sous une nouvelle raison s