Lettre recopiée dans le livre des visiteurs du Musée national historique de Saint-Pétersbourg, le 15 décembre.
«Nous avons vu l'exposition. Malheureusement, nous n'avons pas pu apprécier sa qualité car nous ne nous souvenons plus des sous-vêtements que nous portions dans ces années-là; ce n'était pas le plus important dans notre vie.
«On peut se moquer de notre passé, ce dont, d'ailleurs, vous ne vous privez pas, mais vous oubliez que, pour les communistes, le peuple n'était pas du bétail. Le pouvoir soviétique lui donnait une large possibilité d'accéder à tous les arts. Les billets pour le théâtre, le cinéma et les expositions étaient symboliques (une place au théâtre Mariinski coûtait 60 kopecks). Le socialisme ne permettait pas aux bipèdes de se mettre à quatre pattes et de grogner comme des cochons. Aujourd'hui, on n'en est pas loin. La jeunesse est séparée du vrai art. Pour les "démocrates", les sous-vêtements jouent un grand rôle parce que leur devise est "bouffer, dormir, baiser". On voit grandir toute une génération de bêtes parlantes et l'"animalisation" de la société est en marche.
«A la radio, une publicité pour de nouveaux appartements est accompagnée d'une musique de Tchaïkovski. Quand j'ai demandé à mon voisin s'il savait qui était l'auteur de cette musique, il a répondu sans hésiter que c'était de la musique de publicité sans auteur. Les enfants des marins du Koursk invités au Bolchoï à un ballet ne comprenaient pas pourquoi les artistes couraient sur scène sans