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Libération
Critique

Comme à la maison

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publié le 27 décembre 2000 à 8h33

L'appendice n'est pas énorme, mais il change tout à l'espace d'art contemporain de Brétigny-sur-Orge, désormais galonné centre d'art «conventionné par l'Etat». Anciennement, c'était un endroit fermé, accessible seulement depuis la bibliothèque municipale, donc invisible aux yeux des passants. Et puis, l'espace intérieur, muni d'une rampe fort malheureuse menant vers un premier étage de balcons inutilisables, constituait une embûche pour les artistes.

Aujourd'hui, le local restructuré est ouvert sur le dehors (on ne peut dire «sur rue», car il n'y en a pas, plutôt une sorte d'espace vaguement vert), grâce à une extension architecturale transparente munie d'une porte d'entrée ­ et plus, si affinités, puisque deux nouvelles excroissances, artistiques celles-là, mangent encore un peu plus l'espace extérieur. Deux vélos d'adulte et trois cycles d'enfant anodins ont été complètement recouverts d'antivols, disposés comme des parures de cou africaines, sculpture de Richard Fauguet. L'autre excroissance est constituée du dos, généralement masqué ou maquillé, d'une construction préfabriquée, ici présente dans toute sa nudité de résine polyester blanchâtre. Ceci est l'un des mobiles-homes de l'Atelier Van Lieshout (collectif créé sous l'autorité de Joep Van Lieshout en 1995). L'intérieur contient une machine à expresso, un ensemble vidéo et un branchement d'ordinateur, version cheap du sempiternel Internet-Café, ici disponible aux visiteurs. Du moins ceux qui ont passé la porte d'entrée