En 1966-1967, à la différence des hippies de San Francisco, ils étaient contestataires révolutionnaires.
Ils ont disparu dans la nature
quand plus rien n'y était possible, fondé des communautés, pris un nouveau départ dans l'écologie radicale.
Trente ans plus tard, les Diggers n'ont pas abandonné leurs rêves américains.
Petrolia envoyé spécial
Quand il arrive en 1980 à Petrolia, avec celle qu'il appelle sa «partenaire», Nina Blasenheim, Freeman House connaît déjà le saumon. Des années auparavant, il s'est engagé sur un bateau de pêche qui opérait au large de l'Alaska. Le poisson qu'il a tiré de ses filets était alors à ses yeux une simple proie qui lui permettait de survivre et de payer équipements et emprunts du patron. En 1980, il reprend le contact avec lui. Ce saumon, qui vient de faire le tour du Pacifique Nord dans le sens inverse des aiguilles d'une montre, revient dans la Mattole River qui l'a vu naître. Espèce en grand danger, il sera sauvé (pour combien de temps?) par une petite équipe, dont Freeman House est un des artisans. C'est cette expérience, avec pas mal d'autres histoires, que House raconte dans Totem Salmon (1), un livre superbe par l'esprit des grands espaces qui y soufflent, mais aussi la conscience de la fragilité des phénomènes naturels dont il témoigne. Un essai qualifié de «grave et délicieux, à la fois personnel et cosmique» par le poète Gary Snyder.
In extremis. Freeman House rappelle qu'à l'origine, chaque saumon était adapté à une rivière spécifique d