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Dead Dôme.

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Fiasco financier et feuilleton polémique, le centre culturel londonien ferme.
publié le 29 décembre 2000 à 8h36

Londres correspondance

Au nord de Greenwich, dans un no man's land industriel entrelacé de routes, se dresse comme une grande tente blanche surmontée de piquets jaunes. Le cri des mouettes rappelle que la Tamise n'est qu'à quelques encablures, le vent glacial gifle les badauds. Que sont-ils donc venus faire là? Témoigner des derniers jours d'un des plus coûteux chantiers des célébrations du millénaire britannique: le Dôme. Qui fermera définitivement ses portes dans quelques jours, après à peine un an d'exploitation.

Aujourd'hui, lendemain de Noël, l'entrée ne coûte que £10 (110 francs) au lieu des habituels 220F. Une odeur de fast food prend à la gorge d'entrée: la cuisine mondiale est représentée par trente «restaurants», McDonald's, Pizza Pasta, Great American Bagel Factory, hot dogs, sans oublier les différentes enseignes de café qu'on retrouve à chaque coin de rue de la capitale britannique. Les magasins de souvenirs et autres produits dérivés du Millenium Experience affichent des soldes historiques. La foule des grands jours est enfin au rendez-vous. «On voulait voir le Dôme au moins une fois avant la fermeture. Quelle étrangeté!», dit un couple de retraités de Bristol. Légèrement perplexes, ils assistent au spectacle qui a lieu toutes les deux heures au sein de l'arène: des acrobates descendant des cintres, se livrent avec d'autres artistes costumés à un curieux ballet futuriste. Au même moment, des écrans géants offrent le résultat de sondages auxquels on peut participe