Le cinéaste est mort ce jeudi 16 janvier. Nous republions notre interview avec lui parue en 2001.
Venant de Prague, où il a enregistré avec le fidèle Angelo Badalamenti la bande originale de son nouveau film en cours de finition Mulholland Drive, et avant de repartir monter et sonoriser les dernières séquences chez lui, à Los Angeles, David Lynch était de passage à Paris. Il a accordé en exclusivité à Libération un long entretien, acceptant notamment de lever un bout du voile sur cet opus 2001 qui s’annonce noir, sexuel, chaotique et violent, dans la lignée de Lost Highway.
C’est un entretien un peu bizarre, puisque vous n’avez pas de film à promouvoir… Pas de film.
Oui, c’est fantastique.
On aimerait quand même que vous parliez de Mulholland Drive, en cours d’achèvement.
Ça a commencé par être un pilote pour une série télé. Beaucoup de choses sont amorcées, sans être terminées, c’est ainsi que vous ouvrez des pistes que vous pouvez prolonger ; c’est quelque chose de merveilleux, une histoire par épisodes peut contenir tellement de choses, vous pouvez aller partout, c’est précisément la nature d’un pilote que d’être sans fin. Mais, quand même, dans le cahier des charges, on vous demande d’imaginer une fin, c’est du moins l’expérience que j’avais eue de Twin Peaks