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Libération

Londres disperse le Dôme.

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Mise aux enchères des équipements du centre culturel, qui pourrait être reconverti.
publié le 5 janvier 2001 à 21h32

Londres envoyé spécial

On solde à Londres. Le Dôme, qui devait symboliser le nouveau millénaire, sera vendu aux enchères, comme l'héritage d'une vieille tante mal aimée. Les petites annonces sont déjà parues dans les journaux, le catalogue publié. Fin février, un gigantesque morpion en plastique rosasse (ou plus exactement «un pou pubien», comme dit poliment le commissaire-priseur), un coeur animé gros comme une ambulance, 15 000 costumes de cirque dont plusieurs douzaines d'échasses et dix bonshommes de neige feront partie des lots à acheter dans le Dôme désolé qui a fermé ses portes à la veille de l'an 2001 (1). Seront aussi vendus un Baby-Foot historique pour 26 joueurs ­ qui a compté parmi ses footballeurs célèbres Tony Blair et Pierre-Yves Gerbeau, le petit Français patron de l'attraction ­, 57 systèmes de sonorisation, des équipements pour restaurants, des bureaux, des téléphones et des photocopieuses. Tout doit partir avant le 2 mars.

Humiliation. Le gouvernement de Tony Blair, qui a mis près de 1 milliard de livres dans l'affaire (10 milliards de francs), n'attend pas grand-chose de cette vente ; Pricewaterhouse, les comptables du Dôme qui aident à évaluer les articles, le reconnaissent dans l'Independent : «Difficile de mettre un prix sur ces objets bizarres.» Avec ces enchères, Tony Blair espère bien mettre un point final à l'humiliante aventure du Dôme. Un projet lancé par les conservateurs et poursuivi par les travaillistes, qui voulaient montrer en pleine euphorie