Le public se pressait jeudi au Théâtre de la Ville. Ce ne pouvait être Pina Bausch, puisque depuis des années elle est programmée en juin. Pour quelle nouvelle coqueluche s'arrachait-on les places ? Ceux qui ont pu entrer et payer leur place n'auront pas à le regretter. Ce qui s'est passé ce soir-là avec Jérôme Bel, jusque-là plutôt invité par la Ménagerie de verre que par le théâtre municipal, restera dans les annales de l'année.
«Démolition» annoncée. Vendu «complet» à coups de Post-it collés sur les affiches du métro, The Show Must Go on, création concoctée depuis cet été dans le cadre du «Potlatch» du Centre chorégraphique national de Montpellier, a enthousiasmé les spectateurs, lassés sans doute par les grands spectacles chorégraphiques (ceux encore issus des très périmées années 80) et à la recherche de nouvelles émotions. Jérôme Bel, en véritable pop star, recyclant sans complexe les principes de la danse, a présenté sa version décapante de Messe pour le temps présent. Annoncé comme «une véritable entreprise de démolition de la mythologie du spectacle», le Show n'a pas démenti sa publicité.
Voilà pourquoi on n'admet que très difficilement que certains spectateurs, pourtant avisés après lecture du dépliant fourni par la structure, se soient aussi mal comportés. Si l'on comprend que nombre d'entre eux aient allumé des briquets, aient repris en choeur quelques tubes qui vous structurent une jeunesse, aient remué des hanches sur une macarena chaude et interprétée dans le re