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Libération

Issy est lasse de sauver la Villa Matisse.

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La future fondation manque de partenaires.
publié le 8 janvier 2001 à 21h34

A Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine), l'avenue du Général-de-Gaulle est cossue mais discrète. Au 92, un haut portail métallique s'entrouvre sur un vaste jardin: au bout de la perspective, une demeure élégante du Second Empire, de deux étages. Henri Matisse vécut là avec femme et enfants, de 1909 à 1917, il y peignit une soixantaine de toiles: la Danse, en 1909, les Poissons rouges, 1911, la Leçon de piano, 1916. Des sculptures aussi, la Serpentine, 1909, ou la série des Jeannette. D'abord locataire, il acquiert la maison en 1913, pour 68 000 francs. Plus tard, l'artiste part dans le Sud et ne reviendra à Issy que lors des étés de 1918 et de 1919. Sa fille Marguerite occupe la maison quelque temps, au début de son mariage, puis on ferme les volets. Jusqu'à aujourd'hui, où le petit-fils de Matisse, Claude Duthuit, installé près d'Aix-en-Provence, décide de s'en séparer. Car la maison prend l'eau, il faudrait élaguer les arbres et tout cela coûte très cher.

20 millions. Depuis des mois, la mairie s'échine à trouver une porte de sortie. La maison est estimée à 11 millions. Des promoteurs, attirés par les quelques 3 000 m2 de terrain, en proposent 18. Un peu gêné de dilapider les biens familiaux qui lui ont assuré durant plusieurs décennies de substantiels revenus, Claude Duthuit est prêt à la céder pour le prix estimé. Si la mairie s'engage dans la reprise. «André Santini, le maire, est déjà partie prenante dans le projet de centre d'art contemporain sur l'île Saint-Germain pré