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Libération
Critique

Scholl, d'amour et de luth.

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publié le 13 janvier 2001 à 21h45

Une chambre d'hôtel anonyme, plongée dans la nuit hivernale. Andreas Scholl débarque, épuisé. «Je vais directement m'endormir sans jouer à la course automobile sur mon ordinateur. C'est pas comme Tomb Raider, ça rend pas totalement accro.» Quand il chante, Scholl impressionne par la souplesse et la brillance sur toute l'étendue du registre d'une voix richement timbrée et sonore, celle de l'un des trois meilleurs contre-ténors de la planète. La dernière Passion selon Saint-Mathieu de Herreweghe chez Harmonia Mundi, le Stabat Mater de Pergolèse par Christophe Rousset, mais aussi Heroes dévolu aux airs de Mozart, Haendel et Glück, sur le label Decca l'ont prouvé.

Né le 10 novembre 1967 en Allemagne près de Wiesbaden, dans une famille musicale (père ténor, frère baryton, soeur alto), Scholl a eu la révélation de sa vocation de chanteur à l'église, et sera un temps tenté par la carrière ecclésiastique. Les professeurs et directeurs de sa chorale font remarquer à son père la voix exceptionnelle du fils qui, à 17 ans, achète ses premiers synthés, boîtes à rythmes et ordinateurs. Ses deux singles pour Polydor faisant un flop, il étudie à l'Académie de musique de Bâle, écoute les disques de Herreweghe et Jacobs, et les séduit à son tour, avant que Christie ne lui offre Rodelinda à Glyndebourne. La suite est connue...

Intimité. Ce week-end, Andreas Scholl répond pour la sixième fois à l'invitation du Théâtre de la Ville où il fut révélé aux Parisiens en 1994. Pour deux concerts avec le