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Libération
Interview

La chine de Chen Kaige.

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Autour de «l'Empereur et l'assassin», rencontre avec un cinéaste hanté par l'histoire de son pays.
publié le 16 janvier 2001 à 21h51

En salles demain.

Voilà vingt-cinq ans, près de l'ancienne capitale Xian, un paysan exhuma par hasard un redoutable guerrier de Shi Huangdi, fondateur de l'Empire céleste. Depuis, 8 000 gar diens de terre cuite ont surgi autour du mausolée du premier empereur, dont la construction mobilisa près d'un million d'ouvriers, il y a vingt-deux siècles. En 247 avant Jésus-Christ, le roi de Qin entreprend d'unifier sept royaumes combattants. A sa mort, le souverain, dont Mao se réclamait, a centralisé un Etat d'une main de fer, lancé une politique de grands travaux, frappé une monnaie unique, unifié les systèmes de mesure et d'écriture sur tout le continent. L'Empereur et l'assassin raconte cette prise du pouvoir absolu et concentre l'intrigue sur l'une des multiples tentatives d'assassinat dont le roi de Qin fut l'objet. Shi Huangdi (Li Xuejian) jure à son amour d'enfance (Gong Li) d'accomplir son dessein sans violence. Son amante lui suggère de fomenter un faux assassinat contre lui-même, qui rallierait les royaumes rivaux à sa cause... Elle recrutera un tueur sans reproche, en tombera amoureuse. L'empereur la trahira et éliminera ses voisins un à un, à la tête d'une armée colossale.

Pharaonique. Le tournage s'est étalé sur trois ans, a usé des milliers de figurants et englouti les 150 millions de francs (environ 22,87 millions d'euros) de la coproduction sino-nippo-française, une somme gigantesque à l'échelle de la Chine. Présentée à Cannes il y a deux ans, l'imposante épopée a été