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Libération
Critique

Valletti touche au but.

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publié le 16 janvier 2001 à 21h51

Il s'appelait Manuel Francisco dos Santos, était né dans l'Etat de Rio de Janeiro, avait une jambe plus courte que l'autre et mourut d'alcoolisme à 49 ans, en 1983. Il fut aussi, sous le nom de Mané Garrincha, le plus fabuleux ailier droit de tous les temps, sacré meilleur joueur de la Coupe du monde de football au Chili en 1962. Au Brésil, Garrincha est simultanément une icône et un remords. Alors que Pelé a tout réussi, carrière et reconversion, Garrincha est un ange déchu, mort dans la misère et l'abandon.

Au printemps 1955, Garrincha effectua une tournée en France avec l'équipe de Botafogo. A l'époque, le jeune Serge Valletti n'avait que 4 ans, un âge où l'on ne punaise pas encore les photos de footballeurs au-dessus de son lit. Mais pour la Coupe du monde de 1958, et surtout celle de 1962, il rêva, comme bien d'autres, à l'exceptionnel pied droit du Brésilien; puis il oublia Garrincha. Jusqu'à ce jour de 1998 où l'acteur Eric Elmosnino, familier des spectacles de Jean-Pierre Vincent et de Georges Lavaudant, né alors que Garrincha avait déjà mis fin à sa carrière, se prit de passion pour le personnage après avoir lu un article dans un quotidien sportif. Elmosnino s'en ouvrit à son compère Patrick Pineau, lequel estima que s'il y avait là matière à spectacle, autant s'appuyer sur le texte d'un auteur.

Miroir. C'est ainsi que Serge Valletti entreprit d'écrire Monsieur Armand dit Garrincha, un solo théâtral aujourd'hui à l'affiche du Petit Odéon. Monsieur Armand, c'est le dou