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Libération
Critique

Flamme tsigane au fond des Yeux noirs.

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publié le 18 janvier 2001 à 21h55

L'un a le cheveu bien noir; il pourrait être tsigane. L'autre, le poil clair, fait plutôt nordique. Eric et Olivier Slabiak sont frères. Ils constituent l'épine dorsale des Yeux noirs, groupe qui loue les rythmes des gitans d'Europe orientale. Bien sûr, ils savent faire rouler les langueurs qui invitent chacun à l'abandon, avant que leurs coups d'archet frénétiques convient tout le monde à une ronde vertigineuse. Bref, les frangins Slabiak et leurs complices jouent depuis longtemps de toutes les nuances des musiques tsiga nes, et yiddish aussi. Leur savoir-faire, déjà démontré sur trois albums («Plus près des roots», disent-ils), leur a valu une nomination aux Victoires de la musique en 1998. Une année avant que sorte leur quatrième disque, plus person nel, si l'on ose dire, à propos de leur collectif multinational.

Le CD s'appelle Balamouk, ce qui si gnifie «mai son de fous» en rou main. Les cordes acoustiques habituelles et le soufflet à bretelles sont cette fois épaulés par une guitare et une basse électriques, une boîte à rythmes, des percussions, un échantil lonneur et d'autres hardis mélanges orchestraux. «Nos influences vien nent de partout. On essaie de faire changer les choses, de mélanger les univers, expli que Eric. Nous sommes plus ouverts sur la "world", un mot qui ne me gêne pas du tout, contrairement aux puristes.»

Cabarets. Originai res de l'Oise, les frères Slabiak descendent de grands-parents polonais et russes qui ont fui les pogroms du début du siècle derni