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Libération
Critique

Photographes de guerre en clichés.

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publié le 24 janvier 2001 à 22h07

Harrison's Flowers commence par des mondanités new-yorkaises. Un grand photographe de presse nommé Harrison Lloyd (interprété par David Strathair) est honoré du prix Pulitzer. Dans les coulisses de la fête, Kyle (Adrian Brody), un professionnel plus jeune, lui lâche quelques remarques acides. Il lui reproche de trahir sa mission en ne couvrant pas un événement dont aucun média ne veut alors (nous sommes au début des années 90) : la guerre qui oppose Serbes et Croates dans ce qui n'est déjà plus la Yougoslavie. L'apostrophe touche la star du photoreportage en plein coeur. Il décide de partir couvrir le siège de Vukovar. Il disparaît bientôt dans un chaos sanglant, laissant derrière lui ses enfants et sa femme (Andie MacDowell) et les fleurs qu'il cultive dans une serre. D'où le titre.

Violence bien restituée. Son épouse, et c'est là que commence vraiment le film, ne se résout pas au veuvage. Persuadée malgré les évidences que son mari est encore vivant, elle rejoint des photographes de presse qui couvrent le conflit, dont Kyle, qui a poussé son mari à partir vers ce destin sans doute fatal, et Yeager Pollock (Elias Koteas, aux faux airs de Robert De Niro), un autre collègue talentueux et héroïque du disparu. Ensemble, passant au milieu de massacres et d'exactions en tous genres, ils vont rejoindre Vukovar, ville martyre. Où ils en sauront plus sur ce qu'il est advenu de Harrison...

Il y a des choses bien vues et bien faites dans le film d'Elie Chouraqui ­ la violence, justement