Menu
Libération
Critique

Morel nous monte le bourrichon.

Article réservé aux abonnés
L'autobiographie d'un enfant, écrite et incarnée par un Deschiens. En fanfare.
publié le 25 janvier 2001 à 22h09

C'est parce que les enfants grandissent trop vite qu'ils ont toujours l'air d'avoir des pantalons trop courts. Même si on est prévenu et qu'on les prend un petit peu plus longs au début, et qu'on a une seconde chance en défaisant l'ourlet quelques mois plus tard, on a beau repasser tant qu'on veut, ça laisse une marque, y a rien à faire. C'est pour ça que François Morel porte des pantalons trop courts en jouant les Habits du dimanche ce soir pour la soixante-huitième fois parce que, quand on est petit on compte les fois.

Fromage Bonprince. C'est une pièce entièrement autobiographique dont on a changé les noms, les choses, les exemples et pas toutes les histoires afin de ne pas trop tirer la couverture à soi, vu que c'est l'autobiographie d'un enfant, c'est-à-dire de tous ceux d'entre nous qui, par hasard, un jour, ont été enfants. Ainsi, la maman de François Morel n'a jamais rêvé de devenir Edith Piaf, alors que la vôtre (en tout cas la nôtre) et Yvette dans la pièce : oui. Ainsi le père de François Morel ne travaillait pas pour la fromagerie Bonprince («Le fromage Bonprince, le fromage des princes»), il était chef de gare comme son père. Ainsi François Morel ne s'appelle pas Adrien Verblanchot comme dans la pièce, mais François Morel, comme vous et moi. François Morel est un écrivain français né en Normandie à la fin des années 50 (on vous entend d'ici : «C'est pas vrai ! C'est Morel ! c'est un Deschiens !», minute !). Il est l'auteur de trois ouvrages, Meuh ! (Ramsay/Archim