C'est triste mais c'est comme ça: depuis vingt ans qu'on dit n'importe quoi ou qu'on me cite de travers sur le chapitre qu'a été Bryan Gregory pour les Cramps, voici ma seule chance d'exprimer directement mon sentiment.
C'est vrai que Bryan ne jouait pas sur tous les enregistrements importants qui lui sont généralement attribués (il n'était pas toujours présent quand on faisait Songs The Lord Taught Us), mais sur scène il pouvait se montrer réellement charismatique quand l'esprit le saisissait particulièrement à l'époque CBGB/Max's Kansas City , quand l'esprit était partout dans l'air.
Il n'était pas du tout comme le mythe promu par sa maison de disques et repris par la presse. Le vrai Bryan possédait un charme un peu branque que le public ne soupçonnait même pas. La vérité était beaucoup plus étrange que la fiction. Notre anniversaire tombait le même jour, et c'est le jour de notre anniversaire qu'on s'est rencontrés, le 20 février 1976.
Enigmatique. On faisait pratiquement la même taille pour les fringues, alors on pouvait s'échanger chaussures et pantalons. On se comprenait, parce qu'on n'était pas comme les autres, qu'on en avait déjà pas mal bavé, et qu'on savait se défendre bec et ongles pour survivre. Ensemble, chacun pouvait garder sa personnalité effroyable sans horrifier l'autre. Le souvenir que je chéris le plus c'est l'après-midi qu'on a passé sous acide dans Central Park cet été-là. On n'a jamais tout à fait été capables de continuer à planer si haut.
Question cr