Cannes envoyé spécial
Reprocher aux organisateurs du Midem d'avoir élu «homme de l'année» David Foster, qui n'est pas un parangon de modernité, serait oublier que la manifestation (qui s'est achevée hier soir) n'est pas une convention de mélomanes, mais un grand marché, où l'industrie du disque peut vendre, acheter, promouvoir des produits.
David Foster est arrivé à Cannes en jet privé, de Californie. Le grand public ne sait rien de lui. Pourtant, depuis presque vingt-cinq ans, son nom figure dans les notes de pochettes de disques pop signés aussi bien Earth Wind and Fire que Céline Dion. Faut-il en conclure que Foster est un artisan des styles, capable d'entrer en résonance aussi bien avec la psyché noire américaine des années 70, que la soupe canadienne servant d'hymne olympique mondial? Certainement pas. Le fait qu'un auteur-compositeur travaillant dans l'ombre soit célébré par le Midem rappelle simplement que, pendant que certains défendent une idée totale de l'oeuvre, expression d'une subjectivité originale, d'autres continuent de croire au primat de recettes infaillibles. En clair, tout au long de sa carrière, David Foster auteur-compositeur et producteur, a rencontré des artistes pour leur proposer ses compositions, ou corriger les leurs. Avec, pour résultat, en ce qui le concerne, quatorze Grammy et les droits d'auteur ou compositeur de chansons mondialement fredonnées, dont I'll Always Love You (Whitney Houston), Unforgettable (Natalie Cole), ou Somewhere (Barbra Stre