Menu
Libération
Critique

«Paquita» revient à grands pas.

Article réservé aux abonnés
Danse. Pierre Lacotte ressuscite pour l'Opéra un ballet romantiqueà l'argument ibérique.
par
publié le 5 février 2001 à 22h36

De Paquita créé en 1846, il ne restait que le grand pas que Petipa avait ajouté à la chorégraphie de Joseph Mazilier et un pas de trois qu'il avait remanié. Le ballet de l'Opéra les dansait depuis 1980 dans la version qu'Oleg Vinogradov avait réalisée pour le Kirov. L'ensemble de l'oeuvre vient d'être reconstitué par Pierre Lacotte. Il reprend les deux actes de Mazilier, le divertissement de Petipa, et ajoute sa touche personnelle aux documents existants qui ne concernaient qu'une partie du ballet.

Pantomime. Elève de deux danseuses qui interprétèrent le rôle de Paquita, Pierre Lacotte est un passionné du ballet romantique (il en a remonté plusieurs pour l'Opéra et pour le ballet de Nancy qu'il dirigea) et il a retrouvé en Allemagne la mise en scène, la pantomime originales et deux variations de Mazilier. Fort de ces précieux éléments, il a réussi à ressusciter, avec l'aide de David Coleman pour la musique et de Luisa Spinatelli pour les décors et les costumes, un ballet qui aurait fait fondre Théophile Gautier et qui nous amuse par ses espagnolades, ses gitaneries à faire retourner Carmen Amaya dans sa tombe et qui simplifie le classique espagnol.

C'était sans doute ainsi que la France regardait l'Espagne, en ces temps brutaux d'occupation du pays par les troupes napoléoniennes, de 1808 à 1814, qu'elle regarde encore les Gitans (Bohémiens), comploteurs et voleurs. Voleurs d'enfants qui plus est, car la petite Paquita est tombée entre leurs mains avant de retrouver les siens l