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Libération
Critique

Les nouveaux talents s'esquissent.

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Une exposition aux Beaux-Arts de Paris révèle le bon niveau de la génération 2001.
publié le 6 février 2001 à 22h39

Comment distingue-t-on un élève d'un maître? Les Dessins en cours présentés à l'Ecole des beaux-arts répondent parfaitement à cette question. Prenez 140 étudiants et faites-les dessiner. Sélectionnez-en 27 (pourquoi 27? Mystère et boule de gomme), et vous êtes déjà dans une démarche pédagogique. Les bons aux cimaises, les mauvais renvoyés à leurs études. Ne sont donc retenus que les travaux des meilleurs élèves, ce qui explique pourquoi leur qualité peut être jugée satisfaisante. La visite revient alors à évaluer le niveau général de la génération 2001. Contrairement à ce que les esprits chagrins espéraient («les artistes ne savent plus dessiner, ils n'ont aucune culture, tout fout le camp, etc.»), l'ensemble est tout à fait honorable. Ce sont de bons dessins, la technique est sûre et les leçons bien apprises.

Brochette de disciples. Revenons donc à la question liminaire. Devant un dessin d'élève, on tient en général ce genre de propos: «Pas mal, pas mal du tout, ça me rappelle quelque chose. Isabelle Cornaro de Curton, vous ne trouvez pas qu'on dirait du Fontana, en plus décoratif? Valérie du Chéné, elle ne vous rappelle pas les dénonciations politiques d'un Antonio Seguí? Marine Joatton, une atmosphère un peu Rainer, non? Julie Oredam, un mélange insolite de Markus Retz et de Gerhard Richter? Mathilde Rosier n'aurait-elle pas été un petit peu inspirée par les Becher? Et Annie Frindel Morris n'a pas oublié le bestiaire de Beuys, n'est-ce pas?» Voilà une belle brochette de di