Sporto Kantès, c'est Benjamin Sportès, 34 ans, et Nicolas Kantorowicz, 37 ans. Deux musiciens au sens large du terme qui, après avoir emprunté des voies sinueuses, en viennent à conclure un album éclectique et bien ficelé. Lequel, malgré des approximations, pourrait bien provoquer quelques soubresauts au sein de la scène électro hexagonale.
«On a voulu faire comme Modjo (groupe français numéro un en Angleterre voici quelques mois avec l'épouvantable Lady, ndlr), mais on n'est plus assez jeune pour ça», lance Kantorowicz. Une pointe d'ironie pour celui qui fut, de 1987 à 1993, le bassiste des Wampas, groupe agité de la scène rock française: «Même lorsque j'étais dans les Wampas, j'écoutais du hip-hop et les prémices de la musique électronique. Je me suis senti à l'étroit: après deux albums et 300 concerts, je ne voulais pas faire la Chantal Goya des punks. J'ai un peu délaissé ma basse pour les platines, qui me sont apparues plus ludiques. En définitive, ce n'était pas dans ma nature de faire du speed: les premiers disques de Massive Attack et de Public Enemy ont fini de me convaincre d'essayer autre chose.»
Chacun sa barque. Suivent cinq années de plongée dans les vinyles et les sound systems, des rencontres, dont celle de Benjamin Sportès, alors membre de Torpedo, pur produit de la scène rock. Débuts de collaboration, cohabitation, même, quartier des Abbesses, puis acquisition d'un Atari et d'un sampler. «Sporto Kantès est né d'un projet informel, explique Sportès, l'envie de