Moscou de notre correspondante
Une femme amoureuse d'un autre homme que son mari. Elle finit par tout lui avouer, il avait d'ailleurs compris de lui-même. Rien de révolutionnaire. Enceinte de son amant, l'amoureuse éperdue envoie à ce dernier un message sur son pager pour lui annoncer la nouvelle. Un peu moins classique, surtout lorsqu'il s'agit du roman Anna Karénine, le chef-d'oeuvre de Léon Tolstoï, revisité dans une version mêlant la Russie de la seconde moitié du XIXe siècle et celle de Vladimir Poutine. Dans une bande dessinée réadaptée par Katia Metielnitsa, auteur du scénario, Anna, très vamp, juchée sur des talons aiguilles et moulée dans des combinaisons déshabillées, s'échappe de Russie avec son amant Alexeï Vronski pour passer quelques jours en Italie. Alors que, dansant sur les tables et sniffant de la coke dans des coupures de cent dollars (la devise préférée des Russes), le couple écume les discothèques de la Riviera, la radio de leur vieille Cadillac décapotable égrène I can get no, satisfaction. Au bord de la route, des panneaux publicitaires représentent l'acteur américain Leonardo DiCaprio transformé en symbole du rêve italien à la russe...
«Littérature»? La bande dessinée des éditions Le monde des nouveaux russes est chère (560 roubles, soit 21 euros) et provocante. La journaliste Metielnitsa, qui s'était déjà fait connaître en publiant en 1998 «l'abécédaire des nouveaux Russes», récidive, s'attaquant, cette fois-ci, au saint des saints, monument de la litt