Né le 5 mars 1969 à Dakar, Claude M'Barali, fils de Tchadiens, n'aura vécu que six mois au Sénégal avant d'user ses baskets sur le bitume pa- risien. Elevé avec ses frères et soeurs à Villeneuve-Saint-Georges (Val-de-Marne), il avoue aujourd'hui une enfance insouciante entre copains de classe et foot. La mère, femme de ménage dans les hôpitaux, nourrit seule la marmaille. Et envoie, chaque année, un rejeton au pays.
Le tour de Claude ne viendra pas : un stylo, un micro et une fac de langues à Jussieu, et déjà MC Solaar voit le jour. Ouvrant à l'automne 1990 le rap au grand public, l'homme au visage imprégné de douceur entame avec le tube Bouge de là une tournée qui le mène de la Russie à l'Afrique de l'Ouest, qui le réconcilie avec ses racines. Pourtant, le seul rappeur à escalader les murailles du ghetto n'a jamais tant cadré la nostalgie qu'autour des cours d'école, des cages d'escalier et du pavé parisien. «Mon passé, c'est ma valise. J'en sors des aspects positifs, ludiques, afin que l'auditeur prenne au quotidien ce bonheur comme point de repère.»
«Contexte libre». Pour la première fois, le promeneur solitaire débiné par la frange dure du rap, remonte au plus loin de son histoire, avant les pâtes de fruit et les colonies de vacances en Corrèze. Sur la pochette de ce cinquième album studio, MC Solaar pose torse nu à côté de lutteurs regroupés à Dakar sous l'enseigne Ecurie de Faas. A travers cette photo, s'affiche la volonté de changer de registre. Lorsqu'on a effectué des