Auray (Morbihan)
envoyée spéciale
Les fées portent-elles des cagoules ? Pour la compagnie de théâtre d'enfants Tamèrantong, cet attribut vestimentaire plutôt synonyme de démangeaison du menton a eu un effet magique. Dans trois semaines, les petits Parisiens de Belleville s'envoleront vers Mexico pour y représenter leur comédie musicale, Zorro el Zapato (1), devant la star des cagoulés, le sous-commandant Marcos, porte-parole des Indiens du Chiapas.
Mercredi, les 24 enfants de 6 à 12 ans donnaient donc leurs deux dernières représentations en France au centre culturel Athéna d'Auray, dans l'excitation d'un voyage qu'eux-mêmes ne pouvaient imaginer un mois plus tôt. Tamèrantong est né officiellement à Belleville en 1992 d'une collaboration entre comédiens, rock alternatif, travailleurs sociaux et gamins du quartier. «L'objectif était de décloisonner Belleville», raconte Christine Péllicane, directrice de la compagnie. Décloisonner les communautés ethniques comme les milieux sociaux et lutter contre des situations d'échecs à travers un formidable outil d'affirmation de soi, le théâtre. Ici donc, on mélange les milieux et les intervenants de différents horizons : comédiens, éducateurs, musiciens...
«Citoyens». Les deux premières années sont consacrées à l'initiation, aux improvisations, puis Christine Péllicane entame l'écriture du spectacle. «La trame, c'est le conte traditionnel. On reste dans l'aventure, le tonique, et, en même temps, on traite de choses graves. Notre démarche est