Lionel Jospin a estimé que Balthus avait «profondément marqué de son empreinte la peinture contemporaine»: «Témoin et acteur d'une histoire européenne où la culture ignorait les frontières, il avait su tout au long du siècle montrer une réelle indépendance en se gardant d'appartenir à une école; il avait plutôt choisi d'occuper une place à part dans l'univers artistique.»
«C'est avec une émotion toute particulière que j'apprends la disparition de l'un des artistes les plus éminents du XXe siècle, le peintre Balthazar Klossowski de Rola, dit Balthus», a déclaré de son côté Jacques Chirac, soulignant qu'il a «eu le privilège de le rencontrer à de nombreuses reprises». «Outre ce génie qui forçait l'admiration, j'avais pu chaque fois apprécier une personnalité profonde, singulière et subtile, détestant par-dessus tout la banalité», a précisé le chef de l'Etat dans son communiqué. Et de rappeler que, sur sa proposition, Balthus «avait reçu le prestigieux Premium Imperial» du Japon, décerné par un jury international dont il a fait partie avant son arrivée à l'Elysée, en 1995.
Antonin Artaud voyait dans l'oeuvre du maître une «peinture de tremblement de terre» qui «sent la peste, la tempête et les épidémies». «Il accepte les données des sens, il accepte celles de la raison; il les accepte, mais les réforme; je dirais encore mieux qu'il les refond» (1936).
Le poète René Char écrit: «Son oeuvre est verbe dans le trésor du silence», ou encore: «Nous désirons, tous, la caresse de cette gu