Barnie et ses petites contrariétés semble venir à la fois de très loin et de très près. De très près, parce qu'on a l'impression de l'avoir vu le mois dernier, dans une version légèrement plus indé, moins produite, plus jeune cinéma. Ça s'appelait la Confusion des genres (avec Pascal Greggory et Nathalie Richard) et on y suivait également les tourments pour rire d'un quadragénaire sexuellement boulimique, dispersé aux quatre vents de ses liaisons bisexuelles. Mais si Barnie vient aussi de très loin, c'est qu'en dépit de ce petit aménagement transgenre (le mari, sa femme, sa maîtresse mais aussi son amant), il s'inscrit dans une vieille tradition française de boulevard filmé et ne la renouvelle en rien.
Mode et vieillot. Alors, tandis que sur l'écran les portes claquent, Marie Gillain trépigne et Fabrice Luchini écarquille ses yeux de hibou (gimmick facial incontournable censé garantir les gros rires de la salle et sur lequel s'appuie depuis dix ans toute l'économie du cinéma français), on se demande perplexe qui peut bien avoir envie de faire un film pareil, à la fois si mode et si vieillot, pure mécanique désincarnée, sans lien organique avec une quelconque forme de réalité humaine, et où, par-dessus le marché, se rendre à Venise en Orient-Express passe pour le top du romantisme. On regarde le dossier de presse et on découvre que l'homme en question s'appelle Bruno Chiche, qu'il a 34 ans et que Barnie est son premier long-métrage. Dans le même dossier de presse, on tombe aus