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Libération

Malraux remet le feu à la Cinémathèque .

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Le Studio Action dénonce une soirée consacrée à l'ennemi de Langlois.
publié le 28 février 2001 à 23h12

André Malraux est-il digne de recevoir un hommage à la Cinémathèque? En ces temps soporifiquement con sensuels et commémoratifs, la question a quelque chose de tout à fait saugrenu. Mais un communiqué fraîchement rageur publié hier par Jean-Max Causse et Jean-Marie Rodon, fameux exploitants parisiens du Studio Action, a le mérite de la poser, quitte à remettre de vieilles querelles sur le tapis.

Le prétexte à ce coup de gueule est la soirée «André Malraux et le cinéma» que la Cinémathèque organise le 6 mars avec la projection de «la version voulue par le réalisateur» de Sierra de Teruel (1939), fameux film antifranquiste, mieux connu sous le nom de l'Espoir.

Ce qui a fait monter la moutarde au nez de Causse et de Redon, c'est l'accouplement des noms «Malraux» et «Cinémathèque», unis jusqu'ici pour le pire bien davantage que pour le meilleur. Car cette affaire, dont les proportions ne devraient pas excéder celles d'une tempête dans un verre d'eau cinéphile, est surtout l'occasion d'une petite piqûre de rappel à propos de l'histoire de la cinéphilie française.

Eviction. Comment cette cinéphilie s'est-elle constituée? Essentiellement sous l'inspiration d'Henri Langlois, fondateur non seulement de la Cinémathèque française mais du concept même de cinémathèque, tel qu'il allait essaimer dans le monde entier. Et contre qui s'est elle constituée? Largement contre André Malraux, depuis que, en février 1968, celui qui était devenu ministre de la Culture du général de Gaulle fut tenu res