Avec les accueils-studios, les centres chorégraphiques nationaux se doivent aujourd'hui d'héberger leurs sans-abri. Mais Régine Chopinot, dont le Ballet atlantique est installé à La Rochelle, ne sait pas partager son outil de travail comme les consignes ministérielles l'exigent. Elle préfère prêter la Chapelle Fromentin, majestueux studio qui peut se transformer en scène et salle, avec les danseurs de la compagnie dont elle-même fait partie quand elle est interprète, et l'équipe technique, administrative et de communication. Les heureux bénéficiaires, avant Sophie Lessard qui créera une pièce en juin, sont aujourd'hui les Dupuy, Françoise et Dominique.
Etats. Passeurs, «enfants» de Jean Weidt, danseur-chorégraphe réfugié en France pour fuir le nazisme et grâce auquel ils ont découvert la danse allemande, les deux au crâne ras, qu'on peut prendre pour frère et soeur, ont cosigné une pièce pour le Ballet, Faits d'artifice. Régine Chopinot les avait mis en scène auparavant dans la Danse du temps, les présentant dans sa chorégraphie comme sur un plateau, surexposés, tels quels septuagénaires. Ici, elle se met à leur service afin d'expérimenter avec les autres danseurs de la compagnie ce que leur danse fait au corps. Soit plein de choses allant de la performance au cabaret via des numéros d'illusionnistes travaillant le corps différemment, le mettant dans des états opposés, afin qu'il n'entre pas dans une danse au pas cadencé.
Le mur du studio et le sol sont tapissés d'une vulgaire