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Libération
Critique

Les Valentins trouvent leur ton.

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publié le 6 mars 2001 à 23h53

Les Valentins

CD: «Juke-box» (Barclay/Universal).

Un vieux Bowie en fond sonore dans un appartement avec des guitares: à Paris comme ailleurs, les Valentins trouvent leurs repères autour de standards anglo-saxons qu'ils diffusent en boucle. Lors de leur dernier enregistrement, les soirées se déroulaient ainsi en compagnie du «Double blanc» des Beatles et de Dark Side of the Moon de Pink Floyd. Durant le mixage de Juke-box à New York, l'oeil fixait continuellement ces machines à disques, dans un pub de Times Square. Musiciens admis dans le gotha de la pop française, les Valentins ont cherché à travers la musique une échappatoire à l'adolescence provinciale.

D'Aix. Jean-Louis Pierot et Edith Fambuena se rencontrent au lycée, à Aix-en-Provence; il est fils d'enseignants, elle a grandi dans un milieu d'ouvriers devenus commerçants. «Quand on a 20 ans, on parle d'avenir», chante-t-elle (il?) maintenant d'une voix androgyne et suavement délétère. A l'époque des premiers accords, on l'appelait encore «la fille du moulin». Dans son petit village de mineurs et d'agriculteurs situé à la limite du Var, elle ressassait des rêves simples et lointains, perdre l'accent provençal et rejoindre Paris: «Et c'est pour aller vivre ailleurs/Qu'on abîme ce qu'on était hier/C'est comme un dard en plein coeur/Une épine qui rougit de sa fleur.» La honte d'avoir eu honte de soi, la différence identitaire constituent, en travellings sur l'enfance, les axes d'un album faisant écrin à des chansons comme Ent