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Libération

Un inédit de Beethoven.

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publié le 6 mars 2001 à 23h53

Gstaad envoyé spécial

Quelques heures après l'office religieux donné pour Balthus dans le village de Rossinière, Caroline Haffner, pianiste renommée, et Thierry Scherz, directeur administratif, lançaient la semaine dernière la première édition des Sommets musicaux de Gstaad, pendant hivernal du festival d'été créé par Yehudi Menuhin dans la fameuse station de ski suisse. Equilibrée dans sa programmation (artistes de premier plan, comme Vengerov ou Volodos, mais également découvertes, comme le jeune David Kadouch de 15 ans, Kirill Gerstein et Yevgueny Sudbin), éclectique (jazz de Didier Lockwood et du trio Jacques Loussier, et commémoration Verdi, du quatuor aux airs d'opéras, donnés par Inva Mula et Elena Kelessidi), la manifestation proposait surtout un fragment de quatuor inédit de Beethoven, donné en première mondiale par le quatuor Hagen.

Chopin très masculin. Ce week-end, la série «Piano at Four» accueillait de jeunes découvertes pianistiques, dans une chapelle de Gstaad bondée. Elève de Bashkirov, qui assistait au récital, Kirill Gerstein, né en 1979 à Voronezh et passé par le jazz à la Berklee School de Boston, a fait sensation à New York l'an dernier en créant à Carnegie Hall des oeuvres de Rihm et de Carter. A Gstaad, ce fan de Gould, de Tureck et de Sokolov donnait une Partita no 4 en ré majeur BWV 828 de Bach tentant de concilier la norme ultrastaccato de la musicologie baroque avec l'expressivité romantique, au risque de sonner brouillon. Son Chopin très masculin (