Menu
Libération
Critique

Les caprices de Quaye.

Article réservé aux abonnés
publié le 7 mars 2001 à 23h54

«Combien de gens ont payé leur place ce soir?», demandait le 19 décembre Finley Quaye éméché au public de la Maroquinerie à Paris. «Personne! Parce que je vous explique, ce n'est pas le même répertoire selon que vous êtes invités ou pas.» Ce soir-là, Ouï FM, radio rock parisienne, qui organisait un concert privé pour ses auditeurs, avait eu la désagréable surprise de voir Quaye monter sur scène un quart d'heure avant l'heure prévue. Pressé d'en finir, l'auteur du manifeste Maverick a Strike, récompensé par un British Award en 1998, se moquait de gâcher la diffusion en direct de son show acoustique. Une bouteille de whisky posée sur une petite table derrière lui, le poupon aux boucles fraîchement coupées s'est alors amusé à des acro baties: chanter à plat ventre, sur le dos, en s'étranglant avec une écharpe empruntée à un fan...

Sa voix au timbre si particulier, rappelant celui de Burning Spear, le sauve la plupart du temps du ridicule, mais ses caprices ou ses hésitations quant au choix du prochain morceau finissent par lasser même son guitariste et pourtant ami. Après une heure de concert, Finley jettera l'éponge et la guitare de son pote: «Bon, j'ai assez bu maintenant, il faut que je prenne des drogues.»

Sosie de Garland Jeffreys, oncle de Tricky (fils de sa demi-soeur Maxin Quaye), Finley Quaye aime entretenir ainsi le mythe de la rock star. Pourtant, le premier single Spiritualized extrait de son nouvel album Vanguard, entre soul et rock, aurait pu laisser penser que ce j