New York de notre correspondant
Nominé pour trois oscars, Steven Soderbergh a rencontré un gros succès auprès du public américain avec Traffic, un film qui lui tient particulièrement à coeur. Il n'a pas, dit-il, «trouvé d'autre façon de montrer clairement l'hypocrisie de la lutte antidrogue telle qu'elle se déroule aujourd'hui aux Etats-Unis». Rencontre.
D'où vient l'idée de faire un film sur la drogue et le trafic de drogue?
Le problème de la drogue me préoccupe depuis un moment déjà. Quel rôle joue-t-elle dans le monde d'aujourd'hui, dans notre vie de tous les jours? J'ai une fille de 10 ans et je me demande comment je vais aborder le sujet avec elle. Ma propre expérience est plutôt limitée, mais je connais des gens qui n'ont pas survécu à la drogue. Et je connais aussi des gens qui ont réussi à l'incorporer dans leur quotidien. La drogue est certainement l'une des questions clés de l'Amérique d'aujourd'hui.
Je n'avais pensé à aucun projet cinématographique sur le sujet, jusqu'à ce que mon amie Laura Bickford, la productrice du film, me parle des droits qu'elle avait obtenus pour réécrire cette série télévisée anglaise Traffik. On a cherché quelqu'un pour écrire le script et on est tombés d'accord sur Stephen Gaghan.
«Traffic» a un aspect volontairement réaliste, il est parfois filmé comme un documentaire...
Il y a une différence entre mettre en scène et «capturer» quelque chose à l'écran. Je voulais vraiment qu'on ait l'air de «capturer» les événements en temps réel, plutôt que