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Libération

La Caballé recalée par les machos.

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La soprano voulait intégrerle Cercle de l'Opéra de Barcelone.
publié le 8 mars 2001 à 23h56

Madrid de notre correspondant

Montserrat Caballé tient un rôle important au sein du «Liceo», l'Opéra de Barcelone. Entrée dans l'institution en 1962, la célèbre soprano aura, plus que personne, contribué à consolider le renom du lieu et à remplir ses loges. De fait, dans l'imagerie collective en Catalogne, «la Caballé» est intimement associée au «Liceo», auquel elle avait fait don de 240 000 F après l'incendie dévastateur de 1994. D'où le tollé que continue de soulever le refus du «Cercle du Liceo» de la compter parmi ses membres: la semaine dernière, Montserrat Caballé et neuf autres femmes se sont vu refuser les portes de ce club fermé. Refusées par 122 votes contre, la Soprano catalane et ses consoeurs devront désormais attendre cinq années avant de pouvoir se représenter.

Tollé. La presse locale fustige un «machisme éhonté et anachronique» et, via l'eurodéputée socialiste grecque Anna Karamanou, l'affaire a trouvé un écho jusqu'au Parlement de Strasbourg, avec cette accusation: «C'est une insulte à toutes les femmes du monde.» Paradoxalement, c'est l'intéressée qui s'est montrée la plus prudente. Dans un fax envoyé depuis Londres, Montserrat Caballé remerciait «ceux qui avaient dit "oui"» et s'inclinait devant le choix souverain du «circulo», «une institution qui mérite le plus grand respect». Une marque de déférence que peut expliquer la proximité de la soprano avec certains membres du club.

Il n'en fallait pas plus, néanmoins, pour que le Cercle soit l'objet de féroces cr