L'écoute répétée génère une humeur agréable, jusqu'à un certain point. La facture bricolo chic, la patine arty à la clé (faisant qu'on ne trouverait pas anormal de voir figurer au générique Paul Auster ou Jarmush) soutiennent la curiosité, titillée par les intitulés intellos, Freeze Two Over Eight, Dreams of Steam; cependant que la profusion appliquée de l'inspiration (treize chansons), les mélodies pop malignes (Mysteries Unknown), les gimmicks, la palette de tempos et ambiances, les ingrédients synthétiques et bribes bruitistes (oiseaux, cliquets, criquets, vents, filtres), séduisent; sans parler des surprises, comme le funky pop à la Tom Tom Club Groundbreaking, ou la reprise de l'hymne heroic rock daté des grosses vaches messianiques californiennes Mamas and Papas, California Dreamin'. L'emballage soigné est décoré d'une photo peinte nébuleuse du trio sur fond noir d'encre, mi-domestique mi-spirite, reproduite en variante ailleurs et agrémentée d'une vue de Brooklyn localisant l'aventure.
Tenants de la ligne trash-folk à la Timbuk 3 croisé de Young Marble Giants et autres House of Freaks, les Elk City, comparés à Mazzy Star ou Yo La Tengo (Guided By Voices, Throwing Muses...), mêlent à cet héritage branquignole celui de Peter Paul and Mary, skiffle group sosie des années 60.
Le point limite évoqué plus haut se présente un peu là, quand toute cette petite cuisine communautaire, gravée entre l'hiver 1998 et l'été 1999, bonnes vibes électroacoustiques nappées d'harmonies en r