Créateur de pièces radiophoniques d'après Heiner Müller, metteur en scène salué par de nombreuses récompenses, fondateur d'une fanfare revendiquant un ancrage politique d'extrême gauche et d'un groupe de rock expérimental nommé Cassiber en 1982, compositeur pour l'Ensemble Modern de Francfort, Heiner Goebbels est un habitué du Théâtre des Amandiers, où il a créé plusieurs spectacles. Il parle d'Hashirigaki, qui, après Lausanne, Rome, Hambourg, Berlin et Nanterre, passera par Taipei et Moscou.
Quelle est l'impulsion initiale de «Hashirigaki», le texte de Gertrude Stein?
Après Max Black et Black on White, au contexte réaliste et sombre, j'ai voulu proposer quelque chose de léger et coloré. Je ne voulais plus lire de critiques parlant de Wittgenstein et Valéry et intimidant le public, je voulais inviter les spectateurs à un spectacle plus ouvert à l'interprétation. Je suis parti du texte, puis les Beach Boys, la musicienne japonaise avec laquelle je voulais travailler depuis cinq ans, et tout le reste s'est imposé à moi au fur et à mesure. Cela pouvait paraître ambitieux, mais je pensais pouvoir trouver une relation forte qui structure ces éléments.
Aviez-vous vu les spectacles de Bob Wilson d'après Gertrude Stein?
Uniquement le dernier, Saints and Singing, qui, à mon sens, n'exploitait pas la musicalité du texte de Stein. C'est néanmoins Bob qui m'a donné envie de monter Hashirigaki, car il a lu un extrait de The Making of Americans aux funérailles de Heiner Müller.
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