«Les Daft sont-ils encore punk ?» L'accroche du magazine Trax résume la polémique. A la veille de la sortie de son deuxième album, Discovery, le duo Bangalter-De Homem-Christo qui a popularisé la house music est accusé de s'être métamorphosé en une dance machine planétaire. Les Midas de la techno font le dos rond : «Déjà avec Homework on nous reprochait d'avoir vendu notre âme.» Depuis qu'ils sont (spectaculairement) sortis de l'underground, les Daft Punk sont les inculpés d'un procès d'intention permanent. Plus malins et mieux informés (le père de Thomas Bangalter est une figure iconoclaste du show-biz français), ils ont verrouillé leur destin à travers une multitude de structures (Daft Life, Daft Music...) et considèrent le marketing comme un art moderne. Les plus paranoïaques les imaginent tramant de sombres machinations commerciales plutôt qu'à suer sur leurs synthés. Parce qu'ils naviguent dans des eaux moins torturées, on ne leur accorde pas le même crédit qu'à ces Radiohead dont ils sont pourtant proches. Après la sortie du single One more Time, dont la trivialité a fait grincer quelques dents, ce nouvel album, aussi résolument festif, mérite qu'on l'écoute sereinement.
S'amuser. Discovery a déjà l'audace de s'écarter des sentiers balisés par son prédécesseur (multi)millionnaire. A quelques exceptions près, fini Chicago et la house plus ou moins filtrée qui a fait le succès de la French touch. Le duo sans visage, incarné ces jours-ci en robots de la planète Hollywood,