Le conflit qui oppose Daft Punk à la vénérable Société des auteurs-compositeurs et éditeurs de musique (fondée le 28 février 1851!) n'est pas uniquement financier. L'empoignade a d'abord des raisons éthiques qui, à l'ère des nouvelles technologies, éclairent d'un jour nouveau la maîtrise qu'à un auteur de la gestion et diffusion de ses oeuvres.
Législation européenne. C'est le 4 décembre 1996 que le duo remplit sa demande d'adhésion à la Sacem en tant qu'auteur-compositeur. Conscient de la révolution Internet qui va bouleverser le monde de l'édition musicale et faire exploser la notion de territorialité, il a décidé sur les conseils de Daniel Vangarde (père de Thomas et sociétaire de la Sacem, en conflit avec cette dernière depuis une quinzaine d'années) de ne pas mettre tous ses oeufs dans le même panier. «Selon la législation européenne, les auteurs ont la possibilité de ne pas confier à la Sacem l'administration de certains droits, tels les droits Internet ou le droit de synchronisation», rappelle Thomas Bangalter. Daft Punk s'est appuyé sur des décisions de la Commission européenne, (notamment la décision Gema, du nom de la soeur allemande de la Sacem, du 2 juin 1971) qui a voulu mettre fin au monopole qui oblige chaque auteur à céder tous ses droits lors de son inscription.
Consciente du précédent qui consisterait à compter en son sein des sociétaires choisissant d'administrer eux-mêmes certains de leurs droits, la Sacem a commencé, en février 1997, par vouloir accepter l