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Libération
Critique

Badmarsh & Shri, de Londres à Bombay.

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publié le 12 mars 2001 à 23h57

Un jeune couple d'Indiens attend à l'entrée du Café de la Danse, dépité. Le concert de Badmarsh and Shri, soit l'association d'un DJ indo-britannique, élevé à la jungle, et d'un Indien, joueur de tablas et bassiste, affiche complet. Depuis quelque temps, il plane sur Paris une odeur d'encens, parfumé à la rose et au nag champa. On en distribue d'ailleurs à l'entrée de la salle, l'emballage précise: «Les musiques électroniques se goûtent et s'écoutent.» Un célèbre magasin de meubles organise même des après-midi DJ aux sonorités indiennes pour lancer sa nouvelle collection «fusion Orient-Occident».

La vague dite asian vibe, lancée en Angleterre par les militants Asian Dub Foundation, le remixeur kitsch Bally Sagoo et Transglobal Underground, plus dance, fait encore des émules (lire encadré). Mais sur Signs, l'album du duo, pas de «copier-coller» grossier de musiques anglo-saxonne et indienne traditionnelle, plutôt une véritable osmose entre deux personnalités. Pas de surenchère exotique, non plus. Les tablas et la sitar sont présents «seulement quand nous en ressentons le besoin, explique Badmarsh. Parfois, tout de même, les instruments indiens nous permettent de créer une atmosphère impossible à obtenir avec un instrument occidental».

Relever le défi. Sur scène, les lumières s'estompent pour laisser entrer la flûte de Shri, la trentaine grisonnante, treillis militaire, sourire aux lèvres et guitare basse en bandoulière. Badmarsh, à l'arrière, triture ses machines, le beat jungl