«Je connais pas mal d'épiciers qui sont devenus DJ du jour au lendemain, s'amuse Shri quand il évoque le début du mouvement asian vibe en Angleterre. Il s'est produit le même phénomène avec cette scène qu'avec le grunge. Pour monter son groupe, il n'était nul besoin de savoir jouer de la guitare comme un dieu, s'agissant plus de l'expression d'un état d'âme que d'une véritable musique en soi. Il y a trois ans, en effet, il y eut un revival psychédélique en Angleterre. Depuis, certains se sont réveillés. C'est très facile de créer une ambiance, plus compliqué de faire de la bonne musique.»
Une épicerie de Bombay. Pour Tuup, de Transglobal Underground, les médias se sont trop vite focalisés sur l'appartenance ethnique des artistes. «Entre Asian Dub Foundation et Badmarsh and Shri, par exemple, il y a vraiment peu de choses en commun. En fait, sous cette appellation d'asian vibe s'est retrouvée une diversité de musiciens britanniques qui ne se sentaient pas à l'aise dans leur culture d'origine: des artistes indo-pakistanais dont les aspirations ne collaient pas avec la musique indienne classique, des DJ qui se lassaient de la house, des bassistes qui ne trouvaient pas leur compte dans le reggae ou le funk.»
Premier groupe de Natacha Atlas, Transglobal Underground sort cette semaine un nouvel album dont la pochette rappelle pourtant encore l'Asie, avec la devanture d'une épicerie de Bombay, Yes Boss Food Corner, et qui reprend des poèmes de la littérature indienne, Bhimpalasi Warr