Grande salle archicomble samedi à Chaillot pour un programme d'anthologie, sinon un manifeste bon enfant intitulé French Kiss. Pour le coup d'envoi de son premier printemps de directeur de la danse, José Montalvo avait invité quatre chorégraphes et promis que le public danserait (Libération du 10-11 mars). On s'attendait à une fête comme il y en avait eu une lors d'un Bal moderne orchestré par le même Montalvo, on a eu droit à trois fois cinq minutes gentilles, prouvant le désir avide des spectateurs de jouer le jeu.
Docilité. A l'entracte, Catherine Diverres, ayant ouvert le programme avec quatre de ses solos métaphysiques et japonisants, a lancé la foule dans l'apprentissage de mouvements, sur le ton d'un prof patient: «Jambe droite, bras gauche, et maintenant on avance.» Un aller, un retour, d'un bout à l'autre du foyer ouvert sur la tour Eiffel, et ce fut au tour de Jean-Claude Gallota de prendre le micro avec sa souplesse drolatique, son air d'éternel gamin. Comme prolongeant le grand numéro qu'il venait de donner en scène où, chantonnant façon Bobby Mc Ferrin en marge de ses danseurs lancés dans le mémorable Mammame, il semblait s'être mis à distance et de leur punch et du souvenir peut-être de Cunningham: un recul nostalgique et bourré d'humour. Les trois séquences qui avaient précédé, sur le thème de la rencontre, ont fourni le schéma de son énergique leçon en trois ou quatre gestes, à accomplir en couple: effleurer l'oeil, se rapprocher du visage, tourner son dos au