Menu
Libération
Critique

Tête-à-Têtes raides.

Article réservé aux abonnés
publié le 13 mars 2001 à 0h01

Plutôt que de changer, polir inlassablement le même caillou, chercher de la profondeur sous la surface des apparences. Dégagés de tout effet de mode, les Têtes Raides réconcilient depuis une dizaine d'années l'énergie rock et l'accordéon musette, donnant du souffle au courant de la chanson néoréaliste dont ils ont provoqué l'émergence et qu'ils dominent encore largement malgré la concurrence (La Tordue, Casse-Pipe, Les Hurleurs, Les Hurlements d'Léo, Edgar de l'Est...).

Mené par un ancien étudiant en arts graphiques à Estienne, ce groupe d'anciens banlieusards soigne autant le contenant que le contenu. Imprégnée d'art brut, la huitaine d'objets-disques fait bonne impression sur une étagère de cédéthèque. Sur le dernier en date, illustré par un profil charbonneux, les anciens punks (sous le nom de Red Ted) reviennent à leurs amours électriques, le temps d'un duo avec Noir Désir (l'Iditenté).

Nouveaux adeptes. Une Victoire de la musique ainsi qu'une couverture de Télérama (rendue à l'hommage posthume de Trenet) leur sont récemment passées sous le nez. Qu'importe. Les cinq garçons et deux filles des Têtes Raides jouissent d'une relation directe avec leur public. En 1998, ils remplissaient trois soirées de suite l'Olympia. Vu les cadences de vente de leur dernier album (90 000 Gratte-poil en quatre mois), ils pourraient voir encore plus grand. Mais ceux qui ont commencé sur les terrasses des cafés continuent de privilégier la proximité du regard et de l'écoute. Si leur précédent s