L'attente du sniper peut durer des heures, parfois même des jours. S'enfouir dans les gravats, se convaincre d'être une pierre et rester immobile, le capuchon de l'uniforme rabattu sur la tête pour se fondre dans le décor, l'oeil vissé dans la lunette du fusil. Puis le tir bien ajusté... Une balle et jamais davantage car, en ouvrant le feu, le sniper montre sa position et doit bouger pour ne pas être victime à son tour. La guerre des snipers est une guerre dans la guerre avec ses propres règles, ses longues marches d'approche dans les décombres jusqu'au lieu de l'embuscade et ses pièges pour obliger l'adversaire à commettre la faute qui le fera repérer. Les snipers sont utilisés pour désorganiser le dispositif ennemi en éliminant ses cadres, mais aussi pour créer un climat de peur permanent. La balle qui tue peut venir à chaque instant. A Stalingrad, qui fut entre juillet 1942 et janvier 1943 le tournant de la Seconde Guerre mondiale et la première grande bataille urbaine de l'histoire , leur rôle fut essentiel.
Duel. Les tireurs d'élite sont les véritables héros du film de Jean-Jacques Annaud qui montre comme jamais jusqu'ici au cinéma cette traque patiente et implacable où le chasseur devient aussi une proie. Vassili Zaitsev, le jeune berger de l'Oural qui tire l'Allemand comme lorsqu'il chassait le loup avec son grand-père. Il était devenu le symbole de la résistance de la ville qui, portant le nom du «petit père des peuples», ne pouvait être perdue par les Russes. L'hi