Comme 2001 la semaine dernière et avant la version longue d’Apocalypse Now, la ressortie de l’Exorciste participe d’un début de politique de reprise par les majors américaines de leurs «classiques» seventies. On ne sait trop si le mouvement est voué à se poursuivre, sans doute est-il suspendu à sa rentabilité. Toujours est-il que la distribution à grande échelle du film fantastique de 1973 de William Friedkin pourrait trouver une large audience, du moins le mérite-t-il, et ce n’est pas la spectatrice qui a bondi d’au moins 15 cm au-dessus de son fauteuil pendant la projection de presse qui nous contredira.
Même trente ans après, et quels que soient les hectolitres de blaseries douzième degré ayant coulé en eaux usées sous les ponts de l’horreur hollywoodienne depuis (cf. la nullité Wes Craven et son Scream touche-pipi), dans l’Exorciste on nous dit que le diable existe et qu’il n’y a pas de quoi rire. D’ailleurs, on peut se demander si ce n’est pas pour la sauvegarde de son âme que Friedkin a repris sa copie pour y rajouter des «scènes effrayantes» hier laissées au panier, scènes qui figurent un début de lueur d’espoir et de sauvegarde au plus haut des cieux après la reptation obscure et visqueuse dans le tunnel de la damnation.
Le scénariste et producteur William Peter Blaty s’était en 1973 heurté à Friedkin qui avait refusé la moindre concession à quelque optimisme spirituel qui soit. Si bien que Blaty, qui rédigea le sc