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Libération

Des photos d'enfants surmontent les clichés sur la pédophilie.

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Les tabloïds avaient tout fait pour interdire deux images anodines exposées à la galerie Saatchi de Londres.
publié le 17 mars 2001 à 0h03

Londres de notre correspondant

La galerie Saatchi vient d'arracher de haute lutte le droit d'exposer des portraits d'enfants nus. A l'issue d'une bataille juridico-médiatique, les détectives de Scotland Yard n'ont pas obtenu jeudi soir l'autorisation de saisir deux photos qu'ils jugeaient «obscènes» et incitatives «à la pédophilie». Le procureur de la Couronne a estimé que les éléments transmis par la police «étaient insuffisants pour déboucher sur des condamnations en vertu de la loi de protection des mineurs».

Résistance. Les forces de l'ordre avaient donné jusqu'à jeudi aux organisateurs de l'exposition «Je suis un appareil photo» pour faire disparaître l'objet du délit des murs et de leur catalogue. Soutenue par l'ensemble du monde culturel, la galerie Saatchi, l'un des principaux centres d'art contemporain de Londres, avait refusé d'obtempérer et mobilisé les services des plus grands avocats. La commissaire Jenny Blyth se déclare aujourd'hui soulagée: «Nous sommes absolument convaincus que ces travaux, outre leur mérite artistique, n'ont rien d'indécent.»

Jeudi, dans l'attente de la réponse de la justice, la résistance s'organisait. Sur le trottoir, un homme qui disait s'appeler Léon «comme Trotski» distribuait un manifeste de son homonyme consacré à «l'art révolutionnaire». Vincent Bethell, un apôtre du droit à la nudité (Libération des 17 et 18 février), s'était déshabillé avec ses compagnons devant l'entrée en signe de solidarité. Un journaliste encourageait quatre lycé