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Libération
Critique

Alpha, un son qui «ne pouvait naître que là».

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Le duo sort aujourd'hui un nouvel album, toujours en harmonie avec la langueur de la ville.
publié le 19 mars 2001 à 0h05

«Quand on voit combien de temps on attend un taxi ici, on comprend pourquoi il faut trois ans pour faire un album», remarque Corin Dingley, molosse musicien et membre fondateur, avec le frêle et lunaire Andy Jenks, du groupe Alpha. Trois ans après Come From Heaven et ses atmosphères douceâtres jazzy, le cadet du label Melankolic sort The Impossible Thrill. Comme un nouveau départ: «On aimerait travailler plus vite car notre musique demande à être saisie, explique Andy. Elle est l'expression d'une atmosphère du moment qu'il faut retenir. Mais nous avons dû travailler chacun de notre côté pour vivre. The Impossible Thrill nous a demandé beaucoup de précision, de revenir souvent sur ce que nous avions fait.»

Pendant soft. En 1994, Andy fait la tournée des clubs derrière les platines, enregistrant quelques disques avec le collectif Statik Sound System. Corin est ingénieur du son dans un studio de Bristol. Grâce à l'électronique, ils font connaissance et ébauchent les premiers contours de Come From Heaven. Melankolic les soutient, comptant en faire le pendant soft des sons tendus et austères de Massive Attack. Une musique qui ne pouvait naître que là: «Le trip-hop est vraiment une musique d'ici, reconnaît Corin. Peut-être à cause d'une lenteur dans les choses, d'un ennui qui ne correspond pas à un manque mais plutôt à une certaine contemplation.»

«Glad to be sad» (Fier d'être triste): le slogan de Melankolic fait sourire Andy. Depuis 1997 et l'énorme succès des productions bristoli