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Libération
Critique

«Presque célèbre», presque critique

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publié le 21 mars 2001 à 0h08

Il doit vraiment se passer quelque chose à Hollywood pour que la Columbia accepte de donner son feu vert au lancement de Pres que célèbre. Non pas que le scénario de Cameron Crowe soit d'une audace délirante, mais il se singularise des autres films rock en évitant de prendre pour noyau central un groupe de musiciens cuirs et chevelus, préférant décrire l'atmosphère électrique et décadente qui régnait sur les tournées dans les années 70 en s'appuyant sur deux agneaux: un jeune rock critic et un succube. Et pour la première fois deux petits métiers de tout temps décriés, le journalisme musical et la groupie besogneuse, entrent au panthéon des professions capables de faire rêver.

Rock'n'roll circus. Quoi qu'il en soit, Crowe parvient avec eux à mettre quel que chose en crise, un regard qui se détacherait doucement de cette caste d'intouchables que furent un temps les rock'n'roll stars pour tenter de comprendre ce qui, dans ce mélange d'énergie pure, de beauté et de vanité infantile, nous magnétise.

En quittant le foyer familial au début des années 70, une grande soeur laisse à son petit frère une pile de 33 tours. L'ado traverse la vie un casque sur la tête pour ne pas enten dre le téléphone sonner et se met à écrire des articles jusqu'au dépassement de soi. Un matin, la rédaction de Rolling Stone l'appelle et lui commande un reportage sur la tournée d'un groupe, Stillwater.

Cameron Crowe, qui a commis en d'au tres temps un Jerry Maguire sans saveur, ne filme là rien d'autre que s